Retraites : ce n’est pas fini ! (Intersyndicale)

Retraites : ce n’est pas fini ! (Intersyndicale)

Trois mois durant, à l’occasion de douze journées interprofessionnelles de grèves et de manifestations et d’une multitude d’actions locales et sectorielles, des millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes et de retraité-es se sont mobilisés pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement. Ce sont plus de 1,5 million de personnes qui se sont à nouveau mobilisées hier malgré le début des congés scolaires : c’est un nouveau signe de la crise sociale et démocratique que traverse notre pays.

Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique… ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré.

Il a également rejeté le premier projet d’initiative parlementaire visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP). L’intersyndicale appelle à la validation du deuxième RIP, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique. Cet avis définitif sera rendu le 3 mai. C’est une situation inédite qui appelle d’autant plus à ne pas appliquer la loi.

L’intersyndicale prend acte de ces décisions. Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays. Elle demande au Parlement une nouvelle délibération comme le prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail. Ce serait un choix de sagesse et d’apaisement.

Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.

L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement. L’intersyndicale appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité-es à faire du 1er mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale. Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.

L’intersyndicale se réunira à nouveau lundi 17 avril.

Paris, le 14 avril 2023.


Communiqué à télécharger :

FO à Matignon : il faut retirer cette loi !

FO à Matignon : il faut retirer cette loi !

Intervention FO à Matignon le 05 avril 2023

Madame la Première Ministre, Messieurs les Ministres,

Vous avez enfin invité l’intersyndicale à cet échange.

Cette sollicitation a été comprise comme une invitation à parler exclusivement du sujet des retraites. Vous le savez, vous l’avez sans doute vu et entendu, votre réforme des retraites suscite un rejet massif de l’ensemble de nos organisations, un rejet massif de l’opinion publique, l’opposition forte d’une large majorité qui s’exprime dans le pays.

Dès les concertations que vous avez voulu engager en septembre, vous connaissiez nos lignes rouges: pas de recul de l’âge de départ, pas d’allongement de la durée de cotisations, ni d’accélération de la réforme Touraine, et maintien de tous les régimes existants.

Nous étions prêts, en revanche, à étudier des pistes alternatives aux mesures d’âge, nous étions prêts à parler emploi des seniors, aménagement des fins de carrière, pénibilité, égalité entre les femmes et les hommes, pouvoir d’achat des retraités, conditionnalité des aides publiques … Les sujets ne manquaient pas et cela devait être un préalable pour FO.

Force ouvrière a fait de nombreuses propositions en ce sens que nous avons remis au ministère du Travail. Elles ont été très largement ignorées.

Vous avez voulu maintenir le cap des mesures d’âge. Depuis bientôt trois mois, des millions de salariés, de jeunes, de retraités expriment avec force leur refus d’un recul de l’âge légal à 64 ans et d’un allongement des trimestres de cotisation. Depuis le 19 janvier, nous avons organisé 11 puissantes manifestations, réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet de cette réforme.

La grève et la mobilisation a pris des formes diverses, dans l’ensemble des secteurs d’activité, notamment dans les villes petites et moyennes, de manière continue, et lors des grandes journées de manifestations, que nous n’avons plus connues depuis des décennies.

L’intersyndicale a démontré sa capacité à organiser des grèves et des mobilisations massives, dans le calme, pacifiques, et dans le refus de la violence.

Avec les différentes hésitations, justifications, changements de communication, et même contrevérités, vous n’avez jamais réussi à convaincre que cette réforme allait dans le sens de la justice et du progrès social. Ce n’est pas le résultat d’un manque de pédagogie. Ce rejet n’est pas le résultat d’une mauvaise compréhension de cette réforme par les Français.

Au contraire, cette réforme a été très bien comprise par l’ensemble du monde du travail, de la jeunesse et plus largement par l’ensemble de la population.

Elle est perçue, à juste titre, comme FO ne cesse de le dire, comme brutale, injuste et injustifiée par les salariés qui ont tous bien compris qu’ils devront travailler plus longtemps.

Injuste car les premiers touchés seront ceux qui ont commencé à travailler tôt, les moins diplômés, les plus modestes, les carrières hachées, les femmes, ces dernières notamment devant travailler toujours plus longtemps pour obtenir une retraite à taux plein qui n’atteindra même pas les 1200€.

Injustifiée car nos régimes de retraite ne sont pas au bord de « la faillite », comme certains membres du gouvernement le disent. Les dépenses ne sont pas dans une dynamique incontrôlée et les déficits que vous projetez sont très largement maîtrisés et maitrisables.

Brutale car ce rendez-vous d’aujourd’hui s’inscrit dans un contexte inédit, un contexte de tensions, un contexte que l’on peut qualifier de chaos démocratique et social.

Ce chaos est provoqué par le choix du passage en force, le choix de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter cette réforme. Vous avez-vous-même reconnu qu’une majorité de parlementaires l’aurait rejetée.

La retraite par répartition c’est un choix de société pas juste un rectificatif du projet de loi de finance de la sécurité sociale.

Nous attendons les décisions du Conseil Constitutionnel mais d’ores et déjà cette réforme n’a pas de légitimité sociale, pas de légitimité populaire, pas de légitimité démocratique.

La responsabilité de la situation explosive dans laquelle se trouve le pays, n’incombe pas aux organisations syndicales mais exclusivement à l’exécutif qui s’est entêté face à une mobilisation massive qu’il n’a pas voulu voir ni entendre.

Madame la Première Ministre, il faut retirer cette loi. Est-ce que vous allez retirer cette loi ?


Intersyndicale du 5 avril

Déclarations de l’intersyndicale et de FO à télécharger :

 

Par la grève, les manifestations et les blocages, on continue jusqu’au retrait !

Par la grève, les manifestations et les blocages, on continue jusqu’au retrait !

Montreuil, le 24 mars 2023

Jeudi 23 mars, 3,5 millions de salariés et de jeunes ont déferlé partout en France : des manifestations déterminées, avec de nouveaux grévistes qui entrent dans le rapport de force ! La jeunesse est largement engagée dans la mobilisation avec des centaines de lycées et d’universités bloqués et une présence massive dans les cortèges interprofessionnels.

La FNEC FP-FO a été informée que des syndicalistes ont été blessés. Hier à Rouen une AESH a eu le pouce arraché. C’est inacceptable ! De même que sont inacceptables les réquisitions lancées à l’encontre des camarades grévistes. Ni les coups de force anti-démocratiques, ni l’instrumentalisation des forces de l’ordre n’entameront la détermination et l’unité de notre mobilisation.

Nous sommes majoritaires, notre rejet de la réforme des retraites est juste et légitime

Dans cette situation, l’intersyndicale continue de revendiquer « le retrait de la réforme des retraites » et « appelle les millions de travailleurs et travailleuses, les jeunes et les retraités à continuer de se mobiliser. Elle appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grève et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays.« 

Aujourd’hui, les blocages se poursuivent dans les zones industrielles, les dépôts pétroliers, les gares routières, les dépôts portuaires, les sites ENEDIS, dans les universités, et devant certains lycées ou rectorats. Des AG se tiennent depuis ce matin, dans les gares, dans les universités, pour décider de la reconduction de la grève, des blocages. Le président Macron n’a jamais été aussi isolé…

… C’est le moment de généraliser la grève !

Rappelons qu’en 2006, malgré le 49-3 pour imposer le Contrat Première Embauche, celui-ci n’a jamais été appliqué grâce à la poursuite des grèves. En 2020, le 49-3 avait été décidé pour la réforme des retraites à points et elle a finalement été retirée.

Nous allons continuer en utilisant nos armes : la grève et les manifestations

C’est la position de la Confédération FO qui depuis le 19 janvier a appelé à la grève, et a soutenu, encouragé les reconductions. Elle a proposé à l’intersyndicale la grève les 7, 8, et 9 mars puis les 15, 16, et 17 mars… Position dans laquelle s’est inscrite la FNEC FP-FO, qui a appelé à poursuivre la grève y compris pendant le baccalauréat…

Comme le dit le secrétaire général de la Confédération : « notre mode d’action est la grève et la mobilisation ». Il n’y aura pas de dérivatif à notre action syndicale.

Grève, blocages, manifestations jusqu’au retrait !

La FNEC FP-FO appelle les personnels à se réunir sur leur lieu de travail pour discuter et décider de la poursuite de la grève jusqu’au retrait de la réforme des retraites.

 

Fermons à nouveau les écoles, les établissements et les services le 28 mars !

Retraites : ce n’est pas fini ! (Intersyndicale)

Face au mépris de Macron, on continue jusqu’au retrait !

Le président Macron peut balayer d’un revers de main les puissantes grèves et manifestations pour le retrait de sa réforme des retraites : il reste seul, totalement minoritaire, et sa réforme demeure illégitime pour l’immense majorité des Français.

Après l’utilisation du 49-3 par l’exécutif, des manifestations spontanées se sont multipliées tous les jours, dans tout le pays. La jeunesse – nos élèves – est particulièrement mobilisée, démontrant que le combat contre la réforme des retraites rassemble toutes les générations.

Dans l’Education nationale, malgré la pression du ministre sur le baccalauréat, des piquets de grève se sont mis en place devant plusieurs lycées un peu partout en France. La bataille pour les retraites a ravivé la mobilisation pour l’abrogation du Bac Blanquer et de Parcoursup.

Devant les établissements, lors des rassemblements, des personnels et des élèves ont été bousculés, aspergés de gaz lacrymogène, parfois matraqués sur ordre des préfets et du gouvernement. Des collégiens et des lycéens ont été placés en garde à vue, certains encore font l’objet de poursuites.

La FNEC FP-FO condamne la volonté du gouvernement de faire taire par la violence les légitimes revendications des salariés et de la jeunesse. C’est le jusqu’au-boutisme du président Macron qui conduit à cette situation d’affrontement entre les forces de l’ordre, elles-mêmes opposées à la réforme, et les manifestants.

Et le président, dans sa prise de parole le 22 mars, annonce la poursuite « à marche forcée » de ses projets destructeurs, pourtant massivement rejetés par les personnels et leurs syndicats : comme le remplacement des enseignants « du jour au lendemain » à travers le pacte, la casse des lycées professionnels, le démantèlement des écoles rurales… C’est une nouvelle provocation intolérable !

Face au mépris du Président Macron, l’intersyndicale interprofessionnelle appelle à poursuivre la mobilisation pour le retrait de la réforme des retraites.

La seule arme des travailleurs, c’est la grève. (…) La FNEC FP-FO appelle à la généraliser : organisons la mise à l’arrêt des écoles, des services, des établissements, des universités.

Partout, la FNEC FP-FO appelle à réunir les AG pour décider la grève et sa reconduction jusqu’au retrait !

Montreuil, le 22 mars 2023

Lettre intersyndicale adressée à Mme la Sénatrice Gruny

Lettre intersyndicale adressée à Mme la Sénatrice Gruny

Les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FAFPT, FO, FSU, Solidaires et UNSA de l’Aisne adressent une lettre à Madame Pascale GRUNY, Sénatrice de l’Aisne. Cette dernière, rappelons-le, a voté pour l’article 7 du projet de la loi sur la réforme des retraites qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, soit le cœur de la réforme avec les 43 annuités de cotisations.

Mme Gruny siège le mercredi 15 mars en tant que suppléante à la CMP (Commission Mixte Paritaire).


Lettre intersyndicale 02 à Pascale Gruny 13-03-23

Lettre intersyndicale à télécharger :