Un Comité Social d’Administration a eu lieu le 6 mai 2025. La FNEC FP-FO y était présente.
Déclaration liminaire FNEC FP-FO du CSA Men du 6 mai 2025
Nous étions des centaines de milliers à défiler partout en France à l’occasion de la journée internationale des travailleurs, unis face au gouvernement Macron-Bayrou qui alimente la guerre, s’attaque à tous nos acquis pour injecter des milliards dans l’armement et la guerre en Ukraine et qui encourage le racisme. Ils ne nous diviseront pas ! La FNEC FP-FO continuera à manifester pour dénoncer l’escalade guerrière, exiger le cessez- le-feu et l’arrêt du blocus de Gaza qui avec, 2 mois sans aucune nourriture, eau et soin, accélère un génocide qui dure depuis 19 mois.
Nous refusons l’austérité et les 40 milliards d’économie à venir. Nous avons d’ailleurs appris récemment que les fonds de réserve dans les ministères avaient été préemptés sur décision de F. Bayrou pour le budget de guerre. Cela impactera le ministère de l’Education nationale de 95 millions et le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche de 500 millions. Quelles en seront les conséquences ?
Comme l’indique notre confédération, « FO ne veut participer ni à l’instrumentalisation, ni à l’intégration des organisations syndicales de salariés dans une « économie de guerre », synonyme de renoncement et d’abandon des revendications des travailleurs. »
Dans courrier intersyndical qui vous a été envoyé, toutes les organisations syndicales représentatives pointent le manque de postes et revendiquent les créations nécessaires. Elles soutiennent toutes les mobilisations en cours. En effet, la situation de l’Ecole est catastrophique et votre budget va encore l’aggraver.
Dans le premier degré, 470 postes sont supprimés. Il faut ajouter 200 postes supprimés de plus pour alimenter les Pôles d’appui à la scolarité (mesure qui aggrave les PIAL et vise à renforcer la logique d’inclusion systématique que nous combattons).
Dans le second degré, 324 postes sont créés mais 542 doivent être utilisés pour l’élargissement du « choc des savoir » en 4ème et 3ème, réforme rejetée par tous et que nous combattons.
Aucune création de postes de personnels infirmiers, assistants sociaux, psyEN, médecins, personnels administratifs, d’encadrement… alors que les besoins sont énormes.
Pas de créations de postes spécialisés alors que 24 000 élèves devraient être accueillis dans les établissements sociaux et médico-sociaux et n’y sont pas faute de place. Pire, ces établissements sont menacés d’externalisation et de fermeture.
Et ce n’est pas la « convention citoyenne sur les temps de l’enfant » lancée en grande pompe par le président Macron, avec des propositions plus dangereuses et démagogiques les unes que les autres, qui fera diversion.
La colère des personnels et des parents d’élève est grande. Les mobilisations se poursuivent, comme encore hier à Grenoble.
Nous demandons dans ce CSA l’ouverture de discussions immédiates pour l’augmentation de l’enveloppe budgétaire, tout de suite, pour préparer la rentrée 2025 dans de bonnes conditions.
Depuis février 2025 et les mensonges de François Bayrou pour protéger Notre-Dame-de-Bétharram, les témoignages mettant en cause l’enseignement catholique se multiplient et visent de nombreux établissements privés sous contrat.
Pendant ce temps, la Ve République continue de verser 12 à 15 milliards d’euros d’argent public tous les ans aux établissements privés sous contrat en violation totale du principe de Laïcité. Vous annoncez un renforcement des « contrôles », c’est-à-dire la dotation de fonds publics supplémentaires visant à contrôler les crimes et abus sexuels dans les écoles privées confessionnelles. L’établissement Stanislas (Paris) a fait l’objet d’un contrôle avec des conclusions plus que controversées… Au nom du « caractère propre » des établissements privés, qu’ils soient contrôlés ou pas, l’État continue de protéger l’institution catholique.
Les subventions sont maintenues et les contrats d’association jamais rompus. Que les sommes astronomiques reçues par les Stanislas, Bétharram et tous les autres soient immédiatement restituées au budget de l’État pour financer l’École publique étranglée par les suppressions de postes !
Les gouvernements Macron ont tout fait pour nous faire renoncer et nous imposer deux ans fermes… Mais rien n’y a fait. Nos revendications demeurent : ni 64 ans, ni 63, ni allongement de la durée de cotisation, ni remise en cause des régimes spéciaux : abrogation de la réforme Macron-Borne ! Non au système de retraite par capitalisation et à la retraite par points ! C’est pour cela que FO a quitté la mascarade du « conclave » qui a surtout servi à éviter la censure de Bayrou.
Alors que les profits des entreprises, les dividendes versés aux actionnaires et les rachats d’actions atteignent chaque année des niveaux records, les salariés voient leur pouvoir d’achat s’effondrer. Nous dénonçons le budget 2025 qui confirme une nouvelle année de gel du point d’indice dans la Fonction publique, ainsi que la baisse de l’indemnisation des congés maladie à 90%. Nous revendiquons l’augmentation des salaires et la revalorisation du point d’indice à hauteur de l’inflation : 10 % tout de suite sans contrepartie !
Concernant les « Assises » de la santé scolaire : la FNEC FP-FO considère que nous n’avons rien à y gagner… et beaucoup à perdre ! Avec la création d’une fonction de Conseillère technique PsyEn, la mise en place en place d’un pôle santé social regroupant les 4 Conseillers techniques, la définition et prescription par ce pôle des missions, tâches et des stratégies locales incombant aux 4 corps avec une primauté de l’intervention dans le 1er degré, en l’absence de toute création de postes et de toute revalorisation salariale, la FNEC FP-FO considère qu’il n’y a aucune place laissée à la négociation de fond et que notre rôle d’organisation syndicale indépendante ne consiste pas à accompagner le ministère pour aménager le pire. Nous ne participerons donc pas à ces « assises ». Ce sont des postes statutaires qu’il faut pour la santé et la sécurité des élèves, pas des portiques.
Pour finir, concernant la formation initiale des personnels enseignants, la FNEC FP-FO considère que votre refus de présenter le décret au CSA ministériel pour avis, contrairement à vos engagements pris lors du dernier CSA, lorsqu’on connait les conditions dans lequel il avait été présenté en juin et juillet 2024 (absence de quorum, absence de gouvernement du fait de la dissolution, mobilisation contre le projet…) qui avait amené la ministre Belloubet à ne pas le publier, est un nouveau 49-3. De nombreuses lignes rouges sont franchies dans ce texte que nous refusons. La FNEC FP-FO refuse ce passage en force et déposera à un avis pour demander un moratoire pour ouvrir une véritable consultation pour une autre réforme.
Compte-rendu du CSA à télécharger :