par SNUDI-FO | jeudi 12 mars 2020 | Métier
Impossible d’échapper à l’intense campagne médiatico-politique sur la question de l’épidémie de Coronavirus qui se développe actuellement. Mais au-delà des opérations de communication, la gestion de cette épidémie dans les écoles est effectuée dans la plus grande confusion. Ici, on laisse les directeurs d’école se débrouiller avec le site du ministère de l’Education Nationale, là on donne des informations et des consignes contradictoires aux personnels, si bien que les difficultés de communication avec les parents d’élèves s’accentuent également.
Malgré tout ce tapage médiatique, les personnels n’oublient pas que c’est un conseil des ministres extraordinaire « spécial Coronavirus » le 29 février qui a déclenché le 49.3. Ils savent que le gouvernement garde l’objectif de les duper tant sur le montant de leur future retraite comme sur le sujet de la « revalorisation ». Ils constatent ainsi que c’est avec le même mépris et avec autant de mensonges qu’il leur est demandé d’appliquer des règles d’hygiène… sans gel bactériologique, et souvent sans savon et sans essuie-mains en quantité suffisante. Des personnels ont été « confinés » puis invités à revenir dans leur école le lendemain… dans un flot de consignes contradictoires et incohérentes.
Non au télétravail imposé aux personnels !
Des personnels subissent des pressions pour effectuer du Télétravail. La FNEC-FP FO s’est ainsi adressée en ces termes au ministre Blanquer (courrier à lire en document joint à l’article) : « Par ailleurs, vous avez annoncé le recours au télétravail pour les personnels qui seraient amenés à rester chez eux. Dans ce cadre, de nombreux personnels nous ont indiqué qu’ils subissaient des pressions des autorités académiques, notamment dans l’Oise, pour faire du télétravail.
Nous voudrions vous rappeler que seuls deux textes réglementaires, le décret n° 2016-151 du 11 février 2016 et l’arrêté ministériel de 2018, fixent les modalités et les conditions de mises en oeuvre du télétravail dans la Fonction publique.
Ces textes indiquent que doivent être respectés notamment le volontariat de l’agent, la fourniture de matériel, l’organisation du travail, le décompte du temps de travail. Nous vous demandons de rappeler aux recteurs qu’ils ont le devoir de respecter les textes réglementaires. »
Par ailleurs, certaines mesures prises par le gouvernement et le ministère de l’Education Nationale remettent en cause les droits, les garanties statutaires et les conditions de travail des personnels.
Les directeurs assimilés à des chefs d’établissements ou à des médecins scolaires
Dans le cadre du Plan de Continuité d’Activités (PCA), dans bon nombre de départements, l’administration exige des directeurs qu’ils renseignent « quotidiennement » et « impérativement », à des heures très précises, une enquête en ligne relative aux conséquences du Coronavirus dans leur école y compris si il n’y a rien à signaler !
Par exemple dans le Tarn, il est demandé aux directeurs :
– de fournir leurs numéros et adresses mail personnels, d’indiquer leur plan de continuité pédagogique si jamais l’école venait à fermer et de décider d’un endroit dans l’école où il serait possible d’accueillir des personnes ou de stocker des fournitures… et ceci « dans les meilleurs délais » !
– d’identifier les enfants à pathologie à risque, de transmettre à la médecine scolaire les coordonnées de leurs familles et des spécialistes qui les suivent et de se mettre en lien avec ces familles pour les orienter vers leur médecin traitant qui décidera s’il est nécessaire d’isoler ces enfants pour les protéger !
Autant de consignes qui ne rentrent dans aucun cadre règlementaire et qui reviennent encore une fois à positionner le directeur d’école en chef d’établissement.
Et l’amélioration des conditions de travail des directeurs dans tout ça ?
Le ministre a-t-il oublié le réquisitoire précis de Christine Renon ? A-t-il oublié que la grande majorité des directeurs d’école ont la charge d’une classe et disposent d’une quotité de décharge insuffisante ? Le ministre ignore-t-il que, sur décision de son gouvernement, les aides administratives à la direction d’école ont été supprimées ? Le ministre a-t-il oublié que le questionnaire en direction des directeurs d’école a mis en évidence leur refus d’être considérés comme des chefs d’établissements ?
Par ailleurs, à cause de l’insuffisance de postes, les remplaçants manquent dans les écoles. Et cette situation empire du fait du nombre de personnels absents à cause de l’épidémie. Dans ce contexte, il a été demandé dans un départe-ment aux enseignants « déchargés » de classe (postes E…) de devenir remplaçants, au mépris de toutes les règles statutaires !
Les directeurs se retrouvent dans des situations difficiles : ils doivent décider avec les collègues de la moins pire ré-partition, répondre et recevoir les familles qui viennent se plaindre légitimement du problème de non remplacement…
Ainsi, non content de refuser d’accéder aux revendications des directeurs d’école en terme de décharge, de revalori-sation indiciaire, d’aide administrative, le ministre décide de leur attribuer des tâches supplémentaires !
Le ministre doit répondre aux revendications
Les enseignants ont fait preuve de beaucoup de « bienveillance » et de « bon sens » en dénonçant par des grèves massives les contre-réformes qui sont à l’origine de la crise actuelle ! Le SNUDI-FO est aux côtés des personnels et intervient à tous les niveaux avec la FNEC-FP FO, dans les CHSCT, en audience, pour défendre et garantir les droits des personnels, faire valoir le droit de retrait.
Le SNUDI-FO ne participera à aucune opération d’union nationale décrétée par le ministre sur le dos des personnels. Le seul responsable, c’est le ministre qui doit entendre les revendications des personnels :
– Création d’une aide administrative statutaire pour les directeurs d’école
– Augmentation des quotités de décharge de direction
– Augmentation indiciaire et allègement des tâches pour les directeurs d’école
– Ouverture immédiate de la liste complémentaire
– Création de postes à hauteur des besoins dans le 1er degré
– Création de postes de médecins scolaires à hauteur des besoins
– Respect du droit à la médecine de prévention pour les enseignants, création de tous les postes de médecins de prévention nécessaires.
Communiqué à télécharger :
par SNUDI-FO | vendredi 14 février 2020 | Métier
Mardi 11 février, le président Macron a présidé, en grande pompe, la « Conférence nationale du handicap » quinze ans après la loi « Montchamp ».
En ce qui concerne l’Education Nationale, le bilan est catastrophique. Plus de 340 000 enfants étaient scolarisés en milieu ordinaire en 2018 pour 43 041 emplois d’accompagnement, soit, en moyenne, 8 enfants en situation de handicap par accompagnant. Ce sont des milliers d’enfants privés de l’accompagnement dont ils ont besoin. Ce sont des lenteurs insupportables pour les familles, les élèves et les personnels dans les procédures de la MDPH. Ce sont des centaines d’enfants avec des orientations dans des structures spécialisées (ITEP, IME, Hôpitaux de jour…) non honorées du fait de la fermeture des instituts et du manque de places.
M. Macron propose la réouverture de 1 000 places en structures spécialisées. Ce n’est pourtant pas ce que vise la loi Blanquer, à savoir 80% des élèves d’ITEP et IME en classe ordinaire.
1 500 enfants sont aujourd’hui obligés de migrer en Belgique pour trouver une place dans une structure spécialisée.
L’annonce du Président arrive bien tardivement dans une situation dramatique que la FNEC FP-FO n’a cessé de signaler. Elle a au moins le mérite de résonner comme un aveu : des structures spécialisées adaptées au type et au degré de handicap sont nécessaires. On ne peut se cacher derrière le dogme de l’inclusion systématique.
La FNEC FP-FO demande le rétablissement et le maintien de toutes les structures spécialisées.
Les AESH, grands oubliés de la Conférence nationale du handicap :
Aucune annonce concernant le statut
Selon la ministre Cluzel, secrétaire d’Etat au Handicap,« les accompagnants ne sont plus en contrat aidés mais en contrat Education Nationale » ! Mme Cluzel parle d’un contrat qui implique une rémunération mensuelle de 720€. Les AESH sont, le plus souvent, à temps incomplet, en charge de plusieurs élèves sans formation adaptée dans le cadre des PIAL de la loi Blanquer. Pour faire face financièrement, ils doivent multiplier les contrats et les employeurs. Les AESH ont dû se battre, accompagnés par FO, pour percevoir leur salaire non-perçus pendant les premières semaines de l’année scolaire. Ce sont des conditions de travail et de vie intolérables qui poussent beaucoup d’entre eux, dont les personnels en CDI à la démission.
Est-ce cela le contrat Education nationale vanté par Mme Cluzel ?
Aucune annonce sur les salaires
L’augmentation de l’enveloppe budgétaire annoncée par le ministre Blanquer, servira à financer l’embauche de 11 500 AESH d’ici 2022. Rien n’est prévu pour l’augmentation des salaires.
Pendant ce temps-là, la flexibilité est confirmée
Et en attendant les hypothétiques recrutements de 2022, des milliers d’élèves notifiés n’ont pas l’accompagnement dont ils devraient bénéficier.
Côté cour, M. Macron fait des promesses. Côté Jardin, la loi Blanquer s’applique : les mutualisations des personnels dans le cadre des PIAL se poursuivent et les mutations forcées d’AESH du jour au lendemain vont s’amplifier.
Tout ce tapage médiatique ne peut masquer une réalité : accompagner les élèves en situation de handicap demande de rétablir les structures spécialisées. Cela demande de créer un vrai statut avec un vrai salaire et une véritable formation pour les personnels accompagnants.
Messieurs Macron et Blanquer doivent répondre aux revendications des personnels AESH :
− Un vrai statut et un vrai salaire avec un vrai déroulement de carrière ;
− Pour des affectations choisies et transparentes avant la fin de l’année scolaire ;
− Abrogation de la loi Blanquer, abandon des PIALs
− Arrêt des mutualisations et des mutations en cours d’année ;
− Abrogation de la circulaire du 5 juin 2019 ;
par SNUDI-FO | mercredi 5 février 2020 | Métier, Retraite
Dans le cadre du projet de réforme de retraites par points, le gouvernement, par la voix de JM Blanquer, a entamé un « chantier », avec plusieurs réunions, sur la revalorisation des enseignants du 1er degré notamment.
Le gouvernement tente de faire « passer la pilule » de cette réforme des retraites, dont les enseignants seront les grands perdants, en faisant miroiter une enveloppe budgétaire de 500 millions d’euros.
Le SNUDI FO a exigé que la question de la revalorisation soit déconnectée de la question du projet de réforme des retraites.
Le SNUDI FO a rappelé que l’avis du Conseil d’Etat et son rapport d’impact mettait à mal l’application de cette réforme MACRON/PHILIPPE/BERGER.
Les représentants ont rappelé que le gouvernement ne partageait pas cet avis et, de ce fait, ne changerait pas d’un iota leur position, restant sourd aux 57 jours de grèves et de mobilisation des différents corps de métier et des 61% des travailleurs français favorables au retrait de ce projet !
Le SNUDI FO a rappelé son opposition au projet de réforme de la retraite.
La réunion du 28 janvier avait pour thème « les parcours professionnels des enseignants du 1er degré ».
Le Ministère a indiqué que pour appliquer la revalorisation de 500 millions d’euros, il faudrait l’expliquer auprès des français car cette enveloppe supplémentaire « provient des contribuables qui doivent savoir en quoi cela consiste ». Sous-entendu : pas de revalorisation sans contrepartie !
Toutefois, le Ministère avait fourni des séries de questions regroupées selon 4 thèmes :
- – Les différentes phases de la carrière
- – La prise en compte des parcours dans la progression de carrière
- – Les fins de carrière
- – Les modalités de gestion individualisée.
Dans ces 4 thèmes, le Ministère n’a eu de cesse de chercher à améliorer la mobilité des enseignants et à favoriser les réorientations. Le SNUDI FO considère que cette orientation vise à mettre en place des mesures pour favoriser les départs des fonctionnaires titulaires pour, à terme, être remplacés par des contractuels comme l’autorise la loi Dussopt.
Pour le SNUDI FO, avant de se préoccuper de comment mieux partir de l’Education Nationale, il faudrait d’abord mieux y rester !
Le SNUDI FO a rappelé que toutes les réformes depuis plusieurs années ont amené les collègues à réfléchir à des réorientations ou des démissions, phénomène qui était à la marge il y a environ 10 ans … C’est la dégradation des conditions de travail qui amène les collègues à vouloir changer de poste.
Ainsi, comment parler de mobilité quand les mutations interdépartementales (ce point n’était même pas dans les questions du DGRH) sont bloquées par des calibrages académiques contraints ?
Comment peut-on parler de choisir son poste par mutation quand la loi DUSSOPT interdit aux organisations syndicales de permettre une transparence des opérations de mouvement ainsi que de l’assurance, pour les collègues, que leurs vœux ont été bien respectés ?
Comment peut-on parler de prendre en compte les fins de carrière quand la médecine de prévention n’existe pas ou peu dans les Académies, ou quand les DASEN refusent d’appliquer les préconisations des médecins de prévention sur une adaptation du poste du collègue concerné ou demande de temps partiel ?
Comment peut-on parler de « progression de carrière » quand l’évaluation PPCR est opaque, subjective et au mérite, sans assurance que d’un rendez-vous de carrière à l’autre, il y ait une progressivité ?
Pour le SNUDI FO, le Ministère ne répond pas aux revendications des collègues pour améliorer leurs conditions de travail.
Pire, le Ministère met en place le poste de « RH de proximité » qui est ni plus ni moins le moyen de conseiller les PE en difficulté de changer de poste, de métier ou de démissionner via la rupture conventionnelle.
Ce « RH de proximité » est la pierre angulaire de la loi de la Transformation de la Fonction Publique qui vise, à la fin du quinquennat Macron, à supprimer 120 000 postes de fonctionnaires !
Le SNUDI FO n’est pas dupe de la volonté du gouvernement de mettre en place un plan massif de départ des fonctionnaires de l’Education Nationale et s’opposera, à tous les niveaux, à l’application de la loi DUSSOPT.
Le SNUDI FO exige :
- – le retrait du projet de réforme de la retraite par points ;
- – l’abrogation des contre-réformes (loi DUSSOPT, PPCR, Rythmes scolaires, …) ;
- – l’amélioration des conditions de travail et l’application des droits des personnels.
par SNUDI-FO | vendredi 31 janvier 2020 | Direction
Le mardi 28 janvier, le SNUDI-FO a participé au groupe de travail sur le « direction d’école » au ministère, faisant suite au bilan du questionnaire envoyé aux directeurs d’école au mois de novembre dernier.
En préambule de cette réunion, le SNUDI-FO est intervenu pour dénoncer « l’utilisation par le gouvernement de l’émoi suscité par le suicide de notre collègue Christine Renon dans le but de remettre en place le projet d’un statut de directeur ».
2020-01-31 - direction
Communiqué à télécharger :
par SNUDI-FO | dimanche 26 janvier 2020 | Obligations de service
Dans le cadre de la « revalorisation » annoncée par le ministre Blanquer, le SNUDI-FO a participé jeudi 23 janvier au groupe de travail ministériel relatif à «l’examen des missions des enseignants prévues par les textes (décret du 30 juillet 2008), dans le but d’objectiver les missions visibles et invisibles, notamment en matière de suivis individualisés des élèves, de la relation aux familles et de la continuité du service public. ». La FNEC-FP FO avait, en vain, demandé le report de cette réunion.
Communiqué SNUDI-FO ORS 26 janvier 2020
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