Lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 6 juin 2024, le projet d’arrêté fixant les programmes d’enseignement de français et de mathématiques de l’école maternelle (cycle 1) et du cycle des apprentissages fondamentaux (cycle 2) a été présenté (texte 6).
Sans se lancer dans une discussion sur le fond pédagogique de ces nouveaux programmes, ni présenter d’amendement ou en voter, la FNEC FP-FO indique qu’elle votera contre ces nouveaux programmes pour plusieurs raisons :
1) La question de la fréquence et des délais de modification des programmes :
Les programmes sont modifiés régulièrement, au gré des lubies ministérielles, sans qu’aucun bilan ne soit jamais effectué. Les enseignants, tenus de prendre en compte ces nouveaux programmes, vont, à nouveau, voir leur charge de travail augmenter.
De plus, ces nouveaux programmes étant censés entrer en vigueur à la rentrée 2024, sur quel temps les personnels devraient-ils assimiler leur contenu, modifier le cas échéant leurs préparations, leur matériel ?
C’est toujours plus de travail demandé aux enseignants pour un pouvoir d’achat toujours plus faible, des conditions de travail toujours plus dégradées.
Sans rentrer dans le contenu pédagogique, la FNEC FP-FO ne voit rien dans ces nouveaux programmes qui soit de nature à améliorer les conditions de travail des enseignants, d’apprentissage des élèves et à répondre aux difficultés auxquelles ils sont confrontés, bien au contraire.
La FNEC FP-FO dénonce cette augmentation incessante de la charge de travail, dans des délais toujours contraints, pour une finalité plus que discutable.
2) Ces programmes s’inscrivent dans le cadre du mal nommé « choc des savoirs » et remettent en cause la liberté pédagogique des enseignants :
La nature de ces programmes, à l’évidence prescriptive, entre en résonnance avec les grands principes du « choc des savoirs » :
– tri social des élèves,
– méthodes imposées avec la labellisation des manuels, pilotage par l’évaluation permanente des élèves,
– sollicitation des PE pour qu’ils aillent effectuer du « soutien » au collège au lieu de s’occuper des apprentissages des élèves dont ils ont la charge, en utilisant de manière cynique à cet effet :
a) les mauvais résultats des permutations pour leur proposé des détachements en tant que professeurs de mathématique et de français pour les contourner,
b) la faiblesse des salaires pour proposer des Pactes aux professeurs des écoles pour effectuer des services au collège.
L’ensemble de ces mesures conduit à une remise en cause inacceptable de la liberté pédagogique des enseignants, partie intégrante de leur statut.
C’est pourquoi, tout comme elle refuse le « choc des savoirs » et y oppose un « choc des salaires et des moyens », la FNEC FP-FO s’oppose à ces nouveaux programmes inféodés à ces contre-réformes rejetées par tous et a voté contre.
La FNEC FP-FO considère que l’heure est à la poursuite de la mobilisation pour le retrait du « choc des savoirs » , réforme qui est reliée à l’ensemble des mesures contre l’Ecole prises par ce gouvernement.
Résultats du vote :
Pour : 3 (PEEP, APE )
Contre : 47 (FO, FSU, UNSA, CFDT, CGT, Solidaires, FCPE
Abstention : 2 (CFE-CGC)
NPPV : 2 (SNALC)