Un CDEN s’est tenu ce jeudi 9 novembre 2023. Il avait, entre autres, pour ordre du jour, le bilan de rentrée dans le 1er et le 2nd degré, les résultats aux examens et les politiques éducatives pour notre département.

Fabrice Hureaux, Caroline Frison, Bruno Gronnier et Aurélie Clin représentaient la FNEC FP-FO 02 (SNUDI-F0 02).

Présents à ce CDEN :

Administration : Mme Albaric-Delpech (DASEN), M. le Préfet, M. Bouvet (Secrétaire général), M. Pinel (IA-DASEN adjoint), M. Lobjois et M. Mehauden (DIPRED 02).

Des élus du département : maires, conseillers départementaux…

Des associations : JPA, FCPE…

Des organisations syndicales : FNEC FP-FO 02 (SNUDI-FO 02), FSU, SE-UNSA, SNALC, SGEN-CFDT.

Déclarations liminaires de la FNEC FP-FO 02 (à lire ICI), de la FSU, de l’UNSA, du SGEN-CFDT et du SNALC.

M. le Préfet apporte des réponses aux déclarations liminaires:

Concernant la sécurité des établissements il reconnait que certains points sont à améliorer mais que tous les établissements ne sont pas clôturés car ils ne sont pas construits comme des bunkers.

Un audit de sécurité peut être fait en lien avec les services de police.

Les effectifs de l’opération sentinelle ont été portés à 7000 jusqu’à la fin de l’année. Deux sections sont déployées dans l’Aisne. Elles font des patrouilles autour des établissements les plus sensibles ou ceux avec un important nombre d’élèves.

Le plan VIGIPIRATE est à son maximum. Cela appelle à une plus grande vigilance lors des évènements (sorties, manifestations dans les écoles…) mais il n’y a à ce jour aucune restriction concernant notamment les fêtes des écoles pour la fin d’année (marchés de Noël…).

Concernant l’augmentation du coût des énergies, cela ne doit pas empêcher de chauffer correctement les établissements qui vont devoir s’adapter au changement climatique. Pour cela le « fond vert » (2 milliards d’euros + 500 millions en 2024) peut aider pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments.

Le département mène une étude globale énergétique pour les collèges : pérennité de certains petits établissements dans quelques années ?

Mme la DASEN apporte des réponses aux déclarations liminaires :

Elle trouve le constat de rentrée, fait par les organisations syndicales, dur, car la baisse des moyens est inférieure à la baisse démographique. Elle regrette un tableau trop noir de la rentrée 2023 dans l’Aisne et sur l’éducation nationale en général. Elle souhaiterait des propos plus modérés. L’institution tient le coup, il n’y pas d’effondrement.

Depuis plusieurs années il y a, à chaque rentrée, la création d’unités externalisées pour enfant autiste et d’ULIS.

Concernant la sécurité, certains établissements doivent être regardés de plus près mais « nous ne pourrons pas en faire des sanctuaires ».

La mobilisation contre le harcèlement doit être permanente. Tout signalement doit être traité, il ne faut pas prendre à la légère la parole des enfants. Le recteur réunit, tous les mercredis, une cellule harcèlement afin de traiter toutes les remontées académiques. Deux personnes sont chargées de répondre aux appels des élèves, des parents, des enseignants…Dans le département il y a 3 référents à la DSDEN contre le harcèlement.

Elle rappelle que toutes les situations signalées font l’objet de toute l’attention des services, contrairement à ce qui peut être remonté dans les médias.

Pour le PACTE, elle rappelle qu’il ne s’agit pas d’une revalorisation mais d’une demande des personnels qui souhaitaient une reconnaissance pour tout le travail qui pouvait être fait à côté des heures d’enseignement et qui n’était pas valorisé. Trois milliards ont été débloqués pour pouvoir augmenter les enseignants. Aucun autre ministère n’en a eu autant.

1) Approbation du procès-verbal du CDEN du 10 février 2023.

Une abstention.

2) Bilan de rentrée scolaire dans le 1er et le 2nd degré.

Le nombre d’élèves continue de baisser, moins 1240 par rapport à la rentrée précédente. On a des cohortes de CM1 et CM2 à 6000 contre environ 5000 pour les autres niveaux.

Les écoles de 1 à 4 classes sont les plus nombreuses même si ce sont les écoles à 6 classes qui ont le plus augmenté ces dernières années.

On constate une forte baisse des effectifs sur le secteur de Château-Thierry et une augmentation sur le secteur de Villers-Cotterêt.

Le nombre d’élèves par classe continue de baisser avec une moyenne de 19.8 en 2023 contre 22.07 en 2018.

Le constat est le même en éducation prioritaire (16.35 en 2023 contre 19.13 en 2018) et hors éducation prioritaire (21.32 en 2023 contre 23.28 en 2018).

Hors éducation prioritaire, 93.6% des classes de GS/CP/CE1 sont à 24 élèves maximum.

En éducation prioritaire, 88.1% des classes de GS et 95.5% des classes de CP sont dédoublées.

Pour la DASEN, il est faux de dire que le dédoublement des classes s’est fait au détriment des autres écoles : la baisse des effectifs est globale.

Dans le 2nd degré la baisse des effectifs se poursuit même si elle n’est pas encore aussi forte que dans le 1er degré. Le nombre d’élèves par classe diminue, la moyenne est à 24,4 élèves par division Des moyens sont rendus mais moins que la baisse démographique.

Pour les élèves à besoins particuliers, le nombre en UP2A reste stable, celui en ULIS a augmenté alors que celui en SEGPA a baissé (car des places se sont créées en ULIS). 497 élèves en ULIS en 2020 et 928 en 2023.

A la rentrée il y a eu création de 4 ULIS supplémentaires et 2 classes d’UPE2A. Dans le département, il y a 4 classes relais, 2 ateliers relais, qui concernent 218 élèves, et un « micro-collège » au collège de La Fère, pour lutter contre le décrochage scolaire.

Il y a 1400 accompagnants pour élèves en difficulté contre environ 300 il y a 3-4 ans. C’est un recrutement massif, pas parfait car il y a toujours des élèves en attente mais le recrutement se fait pour répondre à la demande.

FNEC FP-FO : le nombre d’élèves en SEGPA a diminué car les tests d’entrée ont changé. Les élèves qui relevaient de SEGPA il y a quelques années n’en relèvent plus et suivent leur scolarité en 6ème ordinaire ou si les parents en font la démarche, en ULIS. Ceci est à mettre en lien avec les très grandes lacunes dans la maitrise des fondamentaux que les enseignants constatent en 6ème.

Malgré ces constats, la FNEC FP-FO 02 n’a pas le même retour des collègues sur le terrain. Trop de classes sont surchargées et les conditions de travail ne sont pas acceptables. Les moyens sont insuffisants : manque de RASED, de remplaçants, de structures adaptées. Nous demandons l’abandon des suppressions de postes pour 2024 et la création de tous les postes nécessaires ainsi que le recrutement par voie de concours.

3) Résultats aux examens 2023.

Brevet : 83.7% de réussite dans l’Aisne, 89.1% en France, 85.9% dans l’académie d’Amiens. Le Recteur Muller ne veut plus de rattrapage systématique, il a souhaité revaloriser le DNB, pas de diplôme « école des fans », entre 8 et 10 de moyenne, plus de rattrapage.

Bac : 87.8% de réussite dans l’Aisne (95.3% en général, 86.5% en technologique et 77.9 en pro), 91% en France, 89.1% dans l’académie d’Amiens.

FNEC FP-FO : les enseignants souffrent d’un manque de reconnaissance et de considération, il n’y pas eu de choc d’attractivité et d’ailleurs le ministre a dû de nouveau retarder les inscriptions aux concours de plusieurs semaines par manque de candidats. En outre, les démissions sont fréquentes et nombreuses surtout dans le premier degré.

DASEN : ce n’est pas avec le discours négatif sur l’école des déclarations liminaires que le regard va changer. Vous voulez que le métier soit reconnu, je vous dis qu’il l’est.

FNEC FP-FO : nous ne pensons pas que ce soit une déclaration liminaire qui soit responsable de l’état actuel de l’école. Tout le monde le sait ou le vit : profs, parents, société civile et les récentes réformes n’ont rien arrangé.

IA-DASEN : il n’y a pas autant de démissions que ce que vous dites et d’ailleurs en préprofessionnali-sation, 24 étudiants sur 27 ont eu le concours et vont le pérenniser dans le département. Pour ceux qui démissionnent, c’est vrai il y en a, eh bien il vaut mieux démissionner que de continuer dans une voie qui ne soit pas satisfaisante personnellement. C’est mieux pour tout le monde, enseignants et élèves.

En réponse à ces chiffres, la FNEC FP-FO demande toujours l’abandon du Bac Blanquer et le retour au Baccalauréat national avec des épreuves disciplinaires terminales, nationales et anonymes.

4) Modifications des horaires des écoles.

9 écoles ont modifié leurs horaires pour cette rentrée 2023 (décalage entre la maternelle et le primaire, adaptation aux horaires des transports…).

11 écoles publiques et 1 école privée fonctionnent toujours sur 4,5 jours.

La FNEC FP-FO réaffirme ses revendications :
– pour une année scolaire de 36 semaines, de 4 jours partout sur le territoire.
– pour le respect des deux mois de congés d’été
– pour un calendrier respectant le rythme 7 semaines de classes / 2 semaines de congés.

5) Politiques éducatives.

PACTE : La DASEN avait annoncé lors du CSASD de rentrée qu’il y avait 688 volontaires dans le 1er degré pour 1284 parts de pacte et 859 volontaires dans le 2nd degré pour 1057 parts.

Dans le 1er degré, 22% de ces parts sont prises pour l’heure hebdomadaire de soutien en 6ème, 6.9% pour les « devoirs faits » au collège, 28.3% pour du soutien renforcé en primaire, 27.7% pour les stages de réussite, 1.6% pour l’appui à la prise en charge d’élèves à besoins particuliers et 13.6% pour la coordination et la mise en œuvre des projets pédagogiques innovants.

Dans le 2nd degré, 31.1% des parts sont consacrés aux remplacements de courtes durée, 39.8% pour les « devoirs faits », 2.5% pour les stages de réussite, 6.9% pour la coordination du dispositif « découverte des métiers », 7% pour l’appui à la prise en charge d’élèves à besoins particuliers et 12.7% pour la coordination et la mise en œuvre des projets pédagogiques innovants.

Réforme des lycées professionnels : elle est en cours d’élaboration. Il y a une augmentation du nombre d’élèves qui poursuivent leurs études après l’obtention de leur bac pro même si dans les secteurs en tension les élèves peuvent être recrutés par les entreprises avant même d’avoir leur bac.

Pôles d’appui à la scolarisation (PAS) : ils devraient se mettre en place à la rentrée 2024 dans l’Aisne. C’est une des 12 mesures issues de la Conférence Nationale du Handicap. Il y aurait 22 PAS dans le département pour 150 élèves à besoins particuliers. Dans chaque PAS il y aura un coordinateur (un enseignant référent) et 2 personnels médico-sociaux (1 éducateur spécialisé et 1 autre personnel). Leurs missions seront d’accueillir et d’accompagner des élèves et des familles, d’évaluer les besoins d’adaptation à la scolarité des élèves et de déployer et coordonner des solutions.

Jeux olympiques et paralympiques : passage de la flamme olympique dans le département (de Château-Thierry à St-Quentin) le 17 juillet 2024. Priorisation des 30 minutes d’APQ en primaire et des 2 heures au collège en lien avec les clubs locaux. La ministre des sports a annoncé que des sportifs de haut-niveau étaient prêts à venir dans les classes. Il y a des axonais, il ne faut pas hésiter à les solliciter. Ils peuvent accompagner sur les compétences psycho-sociales dans les classes.

PHARE : le programme de lutte contre le harcèlement scolaire s’appuie sur 3 référents départementaux, qui traitent les situations de harcèlement signalées dans le département, et d’une inspectrice de l’éducation nationale qui organise la formation et accompagne les équipes sur le terrain pour la mise en place du programme.      

NEFLE : 23 projets dans les collèges et lycées, 23 projets dans les écoles (1 projet concerne parfois plusieurs écoles). Cela représente 222 750,29 euros pour les projets collèges/lycées et 292 738,57 euros pour les écoles soit plus de 500 000 euros sur les 1 million 400 000 euros prévus pour l’Académie d’Amiens. 27 nouveaux projets sont à l’étude.

6) Renouvellement des Délégués Départementaux de l’Education Nationale (DDEN).

Il y a 130 DDEN dans le département. Ils sont nommés par la DASEN pour 4 ans. Ils sont membres de droit des conseils d’école.
Il y a 6 nouveaux candidats cette année et 2 démissions.

7) Questions diverses.

PREFET : Chaque semaine se tient un groupe d’évaluation départemental des risques liés à la radicalisation. Désormais l’éducation nationale va y être représentée par la DASEN ou son directeur de cabinet.

Tous les jours, il y a défi de l’autorité, policiers, profs, vous avez raison, ceux qui représentent l’Etat sont en première ligne et leur autorité n’est plus acquise aux yeux de certaines populations.

Suite aux signalements, après la minute de silence, des enquêtes sont en cours.

Les remontées pour suspicion de radicalisation se font à la DASEN, via les chefs d’établissements par l’application « faits d’établissement ».

La FNEC FP-FO regrette qu’une consigne nationale n’ait pas été donnée pour que la minute de silence se fasse dans les cours, en équipe. Cela aurait évité que les enseignants se retrouvent seuls fassent aux élèves et aux éventuels débordements.

Concernant les AESH, il n’existe pas de convention départementale pour qu’ils puissent travailler sur le temps de cantine pour les mairies, le département ou le rectorat. On est sur une autorisation de cumul d’activité.

Les services vont vérifier que toutes les écoles ayant fait une demande de service civique aient un retour, positif ou négatif.

Le prochain CDEN se tiendra en février pour la carte scolaire.

 La FNEC FP-FO réaffirme ses revendications :

– Retrait du « Pacte » !
– Augmentation indiciaire pour tous les personnels, pas seulement les enseignants et en particulier les personnels les plus en difficulté (AESH, AED…), sans contrepartie, à minima à hauteur de l’inflation pour commencer, et rattrapage des 25 % de pouvoir d’achat perdu en 20 ans ;
– Création des postes statutaires nécessaires dont la création de postes spécialisés, de Psy-EN, d’AESH, d’AED,
– Abrogation de Parcoursup et du bac Blanquer !
– Retrait de la réforme des lycées professionnels !
– Arrêt du démantèlement de l’enseignement spécialisé ! Non à l’acte 2 de l’École inclusive ! Abandon des PIAL et arrêt de la logique d’inclusion systématique et forcée sans moyen ;
– Un vrai statut pour les AESH, un vrai statut pour les AED !
– Abrogation de la réforme Macron des retraites !


Déclaration liminaire à télécharger :